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fondus en un ensemble harmonieux, qui fit de lui la personnalité illustre qui brille d’un si radieux éclat dans l’histoire juive. Sa conduite était conforme à ses principes. Grave et sérieux, il ne cherchait pas, dans la vie, les joies et les distractions, mais les occasions de se dévouer, de faire le bien, de réaliser cette parole de la Bible que l’homme est créé à l’image de Dieu. Tout ce qui était vulgaire, mensonger, factice, lui était profondément antipathique, et pour cette raison il dédaignait la poésie, dont, suivant les idées du temps, la meilleure partie était due à l’imagination et qui, par conséquent, reposait sur la fiction et le mensonge. Aussi blâmait-il les poètes, qui, à son avis, consacraient leur temps à des futilités, et il ne tolérait pas qu’on récitât des vers aux mariages, à moins qu’on y traitât un sujet religieux ; il confondait dans le même blâme tous les vers, hébreux ou autres.

Sévère envers lui-même, Maïmonide était indulgent et bon pour autrui. Jamais, dans ses polémiques, il n’employait d’expressions blessantes à l’égard de ses adversaires. Il ne se montrait mordant et ironique que pour les idées fausses, les théories erronées, il respectait toujours les personnes. Comme tout homme vraiment éminent, il était humble et modeste.

À toutes ces brillantes qualités de cœur et d’esprit, Maïmonide joignait une volonté d’une grande énergie. Ni l’infortune, ni les souffrances, ni l’ingratitude des hommes ne purent jamais le détourner de son but. Ce but était digne de celui qui l’avait conçu.

Maïmonide voulait montrer sous leur vrai jour le judaïsme biblique et talmudique, les lois rituelles et les dogmes, de façon à convaincre de leur haute valeur les autres croyants et même les philosophes. Jeune encore, Maïmonide était déjà préoccupé de cette pensée, et pendant toute son existence il ne cessa d’en poursuivre la réalisation. À un âge où les autres ont à peine achevé leurs études, Maïmonide entreprit une œuvre considérable, l’explication originale de la Mishna, faite en dehors de tout modèle et de toute tradition. Il continua ce travail au milieu de ses pérégrinations et de vicissitudes de toutes sortes.

La famille de Maïmonide voyagea, en effet, assez longtemps avant de trouver le repos et la sécurité. D’Espagne elle alla à Fez. On ne comprend pas bien pour quel motif elle s’établit dans