préalable ou l’approbation ultérieure du Nassi. Afin que les fêtes pussent être célébrées le même jour dans toutes les communautés judaïques et qu’il ne régnât à cet égard aucune divergence, le patriarche Gamaliel II s’était fait attribuer le pouvoir d’en déterminer tout seul la date. Par persuasion comme par nécessité, le Collège avait décidé d’admettre les dates fixées par le patriarche pour les fêtes, même dans les cas où il se serait trompé.
La néoménie était proclamée avec solennité et annoncée à toute la Judée ainsi qu’à la Babylonie, dont il fallait prendre en considération toute particulière la nombreuse population judaïque. On transmettait cette nouvelle au moyen de signaux de feu répétés de station en station, ce qui était d’exécution facile dans une région aussi montagneuse. Lorsque arrivait le jour douteux c’est-à-dire le jour qui pouvait être aussi bien la fin du mois courant que le commencement du mois suivant, les communautés babyloniennes les plus rapprochées de la Judée épiaient les signaux et les répétaient, dès qu’elles les apercevaient, pour les communautés plus éloignées. De cette façon, les Judéens établis dans la région de l’Euphrate (la Gola) avaient connaissance le même jour de la néoménie et pouvaient célébrer les fêtes à la même date que la mère patrie. Quant aux communautés de l’Égypte, de l’Asie Mineure et de la Grèce (la Dispersion) avec lesquelles il était impossible de communiquer au moyen de signaux, elles ne connaissaient jamais exactement la fixation de la néoménie. Aussi avaient-elles pris l’habitude de temps immémorial de célébrer, au lieu d’un seul jour, deux jours de fête. L’intercalation d’un mois supplémentaire était annoncée aux communautés par des lettres que le Nassi leur faisait remettre par les principaux membres du Synhédrin.
Ce fut le patriarche Gamaliel qui, le premier, établit des formules fixes pour la prière. Il en existait quelques-unes qui remontaient à une haute antiquité et qui avaient fait partie du culte en même temps que les sacrifices. Mais, en dehors d’elles, chacun pouvait s’adresser à son Créateur dans la forme et dans les termes qui lui convenaient. Gamaliel fit d’abord composer pour la prière journalière les dix-huit formules de bénédiction (Berahot), qui aujourd’hui encore sont récitées dans toutes les