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faisait à sa place. Dans la prière finale, récitée à la gloire de Dieu, on mentionnait le nom de l’exilarque : « Puisse cet événement se produire, disait-on, du vivant du prince ! » Puis l’officiant appelait la bénédiction divine sur le prince, les chefs et les membres des deux académies (la prière de Yekoum Pourkan) et mentionnait les noms des pays, des villes et des personnes qui contribuaient par leurs dons à l’entretien des écoles. L’exilarque était alors conduit, au milieu d’une imposante procession, jusqu’à sa demeure, où il réunissait autour de lui, dans un magnifique festin, les dignitaires, les savants, les fonctionnaires de l’État et toutes les notabilités qui se trouvaient dans la ville.

Une fois par an, la troisième semaine après la fête des Cabanes, le prince de l’exil tenait une espèce de cour à Sora ; les chefs des deux académies et leurs Collèges, les représentants des communautés et d’autres notabilités lui rendaient visite. La réunion de tous ces personnages autour de l’exilarque portait le nom de grande assemblée ou pèlerinage auprès du prince de l’exil. Pendant toute cette semaine, on faisait des conférences religieuses, et, le samedi, on suivait à l’égard de l’exilarque le cérémonial qui était observé en son honneur le samedi de son installation.

Comme revenus, l’exilarque avait les impôts qui lui étaient payés par un certain nombre de villes. Les districts de Naharowan (à l’est du Tigre), de Farsistan et de Holwan lui versaient encore, dans leur décadence, sept cents deniers d’or (environ 8 500 francs). Il avait aussi le droit d’imposer, pour son compte, à toutes les localités placées sous sa juridiction, des taxes extraordinaires ; de plus, on lui offrait des présents.

Au deuxième rang, immédiatement après l’exilarque, se tenait le chef de l’académie de Sora ; il portait le titre de gaon, et en toute circonstance, même quand il était beaucoup plus jeune que lui, il avait le pas sur son collègue de Pumbadita. Celui-ci était cependant absolument indépendant pour les questions d’administration intérieure, à moins que quelque exilarque ne s’y ingérât illégalement. Au-dessous de lui, le chef d’école avait un président de tribunal qui rendait la justice et lui succédait habituellement. Ensuite, venaient sept chefs des assemblées des professeurs et trois compagnons ou savants ; ces dix fonctionnaires paraissent