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tion de 488 à 499, et celle de Pumbadita à José, qui enseigna de 471 jusque vers 520. Ces deux docteurs, voyant que l’avenir du judaïsme devenait de plus en plus incertain et que l’enseignement religieux allait en décroissant, consacrèrent toute leur activité à l’achèvement du Talmud ; ils sont désignés dans les chroniques nomme les derniers des amoraïm. Rabina et José furent certainement aidés dans leur travail par ceux des membres des deux académies dont les noms ont été conservés. Le plus important d’entre eux fut Ahaï bar Huna, de Bè-Hatim, tout près de Nehardéa (mort en 506). Grâce à son originalité de pensée, à sa clarté d’esprit et à sa pénétrante perspicacité, Ahaï était estimé et vénéré, même en dehors de la Babylonie, comme le prouvent les termes suivants d’une épître que la Judée adressa aux docteurs babyloniens : « Respectez Ahaï, il éclaire de ses lumières les exilés de la Babylonie. » L’exilarque de ce temps, Huna-Mar, possédait, sans doute, des connaissances talmudiques, car la chronique, d’ordinaire peu favorable à ces dignitaires, le mentionne parmi les docteurs et lui donne le titre de rabbi. Son histoire, à laquelle se rattachent des événements importants, appartient à l’époque qui suit celle dont il s’agit actuellement.

Aidés d’Ahaï, de Huna-Mar et d’autres savants, Rabina et José achevèrent définitivement le Talmud ; en d’autres termes, ils déclarèrent que le recueil des discussions, décisions et ordonnances qu’ils venaient de coordonner était définitif et que rien ne devait plus y être ajouté. La clôture du Talmud babylonien, appelé aussi guemara, eut lieu dans l’année de la mort de Rabina (13 kislev ou 2 décembre 499), à la fin du (ve siècle, à l’époque où les Juifs déposèrent dans la presqu’île Arabique les premiers germes d’une nouvelle religion et d’un nouvel empire et où s’élevèrent, en Europe, sur les débris de l’ancienne Rome, les royaumes des Goths et des Francs.

Le Talmud, qui se compose de douze volumes, ne ressemble à aucune autre production littéraire, il forme une œuvre spéciale qui doit être jugée d’après des règles particulières. Aussi est-il excessivement difficile, même à ceux qui sont très familiers avec ses procédés et sa méthode, d’en donner une définition exacte et précise. On pourrait être tenté de le comparer aux travaux des Pères de