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une longue et vigoureuse résistance, elle tomba enfin sous les coups du bélier romain (363), dix ans après la mort de Râba, qui y avait établi une école. Après la guerre, Mahuza fut rebâtie. — Malgré ces succès, Julien ne put pas atteindre Ctésiphon. Bientôt, sa trop grande témérité lui fit perdre le fruit de ses victoires et même la vie ; il fut tué par une flèche qu’un chrétien de son armée, dit-on, lança contre lui. Julien mourut avec la sérénité d’un sage ; on raconte qu’il s’écria avant de mourir : « Galiléen, tu m’as vaincu ! » Avec Julien disparut la sécurité des Juifs. Ces derniers ressentirent néanmoins pendant longtemps encore les effets heureux de son règne. Ainsi, les mesures restrictives édictées contre les Juifs par Constantin et Constance, et que Julien avait abolies, ne leur furent plus appliquées ; on continua, au contraire, à mettre en vigueur les lois qu’il avait promulguées en leur faveur. Jovien, le successeur de Julien, qui fut contraint de conclure une paix honteuse avec le roi des Perses, Schabur, conserva le pouvoir trop peu de temps pour introduire des modifications dans la politique intérieure de l’empire ; pendant son règne si court, chacun fut libre de professer la religion qui lui convenait. Après lui, l’empire romain eut de nouveau deux chefs, Valentinien Ier (364-375), et Valens (364-378). Ce dernier, qui régnait en Orient, appartenait à la secte arienne et était en butte aux attaques du parti catholique. Aussi protégea-t-il les Juifs et leur accorda-t-il de nombreuses preuves de son estime. Son frère, Valentinien Ier, empereur d’Occident, resta neutre dans la lutte entre ariens et catholiques, il permit à chacun de pratiquer selon sa conscience ; les Juifs profitèrent naturellement de cette tolérance.



CHAPITRE X


les derniers amoraïm
(375-500)


L’époque à laquelle s’effondra l’empire romain marque dans l’histoire du monde une période de ruine et de restauration, de destruction et de renaissance. Une sombre nuée vint, en ce temps,