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qui ne fait pas apprendre un métier à son fils l’enrôle parmi les malfaiteurs. » Son enseignement ne se distinguait par aucun trait particulier. — José ben Halafta exerçait également un métier, comme Juda ben Ilaï, et même un métier infime, il était corroyeur. Ce docteur s’appliquait surtout à recueillir les documents de l’histoire juive, et laissa, sous le nom de Suite de faits historiques (Seder olam), une chronique qui va depuis la création du monde jusqu’à la guerre de Barcokeba. Dans l’histoire biblique, il s’efforce de déterminer les dates, d’élucider les passages obscurs et de combler les lacunes à l’aide des traditions. À partir de l’époque d’Alexandre le Grand, la chronique de José présente un intérêt très vif, elle donne sur les événements des informations très sûres, mais malheureusement trop concises. — On sait peu de chose sur les autres disciples d’Akiba. — Outre les écoles de Galilée, il en existait encore d’autres, tout au sud de la Judée qui suivaient la méthode d’Ismaël, mais qui végétaient dans l’isolement. On ne connaît que deux docteurs de cette région, Josia et Jonathan.

À cette époque, vivait également en Judée Nathan, de Babylonie, fils de l’exilarque, une des figures les plus originales de ce temps. On ne sait pas s’il commença ses études en Judée ou dans la Babylonie, on ne connaît pas mieux les motifs qui l’ont engagé à renoncer à la situation élevée qu’il occupait dans son pays natal pour se rendre en Palestine. Nathan a surtout laissé le renom d’un jurisconsulte émérite, et ce fut probablement sa profonde connaissance du droit juif, ou peut-être son origine princière, qui le fit nommer à Uscha à la vice-présidence du Collège. — Parmi les docteurs établis en dehors de la Palestine, on peut citer Juda ben Batyra, de Nisibis, qui, sans doute, recueillit dans sa maison les fugitifs de la Judée ; Hanania, neveu de Josua, à Nahar-Pakod, que son oncle envoya en Babylonie pour l’arracher à l’influence des judéo-chrétiens, et enfin Mattia ben Harasch, à Rome, qui, le premier, enseigna la Loi en Europe.

Les juifs de Rome et, en général, tous les juifs disséminés en Europe étaient encore incapables d’agir de leur propre initiative, ils avaient besoin de la direction de la mère patrie. Comme ils venaient de pays de langue grecque, d’Alexandrie ou de l’Asie Mi-