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entre 300 et 270. Son nom émerge, au milieu de cette période si pauvre en souvenirs, comme une haute montagne dans une solitude aride et nue. La légende s’en est emparée et l’a entouré d’une auréole. La glorification, même légendaire, d’un personnage historique est toujours un témoignage sérieux de son mérite et de sa grande influence. Si l’histoire vraie ne sait pas grand chose de Siméon Ier, les quelques traces qu’elle a conservées de lui ne nous révèlent pas moins un homme de haute valeur. Il est le seul grand prêtre de la maison de Jésua ou de Jozadak dont elle connaisse des faits méritoires, le seul qui ait su remettre le sacerdoce en honneur. Plein de sollicitude pour son peuple, il le préserva de la chute, il fit rebâtir et fortifier les murs de Jérusalem, que Ptolémée Ier avait fait raser. Sans aucun doute, il dut en obtenir, par ses efforts, la permission du roi. Le temple, depuis deux siècles qu’il existait, avait subi de notables dégradations : Siméon les fit réparer, et sa prévoyante sollicitude ne s’en tint pas là. Les fontaines voisines de Jérusalem ne pourvoyaient pas suffisamment, dans les années de sécheresse, aux besoins des habitants ; il fallait d’ailleurs une grande quantité d’eau pour subvenir aux exigences du culte public. Siméon y pourvut en faisant creuser, sous les fondations du temple, un vaste réservoir communiquant, par un conduit souterrain, avec la source d’Etam, non loin de Jérusalem, qui l’alimentait constamment d’eau fraîche. Grâce à cette disposition, le temple ni Jérusalem ne manquèrent jamais d’eau, et plus tard, même pendant un long siège, le peuple en eut toujours â sa disposition. Un écrivain postérieur, Jésua Sirach, exalte les mérites de Siméon en des vers pleins d’enthousiasme :

Qu’il était beau lorsqu’il sortait du sanctuaire,
Lorsqu’il s’avançait hors du Saint des saints !
Telle l’étoile matinière au milieu des nues ;
Telle, au printemps, la lune en son plein.
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Lorsqu’il revêtait son costume d’honneur,
Qu’il apparaissait dans ses riches vêtements...
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Autour de lui un cercle de frères,
L’environnant comme une colonnade de palmiers...