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Il renferme fort peu d'éléments historiques, tout s'y fond pour ainsi dire en mysticisme. Aucun de ces documents ne mérite confiance. Pour les logia ou sentences que la tradition attribuait à Jésus, l'Église les a laissées s'oblitérer. Ces sentences, diversement rapportées, ont servi de base aux diverses légendes évangéliques. Or, il n'existe absolument aucune autre source pour l'histoire en question. Ce que nous lisons dans Josèphe (Antiquités, XVIII, 3, 3) relativement à Jésus n'est qu'une grossière interpolation, car Origène, un Père de l'Église, déclare expressément que Josèphe ne fait aucune mention de Jésus. Cette interpolation a dû se faire entre les années 240 et 320 ; peut-être a-t-elle pour auteur Eusèbe, évêque de Césarée, fort expert en supercheries de ce genre. Les récits et sentences conservés dans les évangiles sont inspirés, en général, par un esprit de système et visent tantôt le paulinisme adversaire de la Loi, tantôt au contraire l'ébionitisme qui la respecte : de là leurs contradictions si fréquentes. Ces arrière-pensées des évangiles ont été si bien mises en lumière par David Strauss, par l'école de Tubingen et en partie par M. Renan, qu'il faut s'aveugler volontairement pour ne pas les voir. (Comparez aussi Grætz, Sinaï et Golgotha, p. 400 sqq.). Les seuls récits, les seuls dires de Jésus auxquels on puisse attribuer quelque authenticité sont ceux qui concordent avec l'ébionisme, c'est-à-dire, qui reconnaissent la sainteté et l'autorité absolue de la loi de Moïse. Les autres sont des interpolations émanées des chrétiens paulinistes. Enfin, on peut également tenir pour authentique tout ce qui rappelle l'essénisme. En effet, il est incontestable que Jésus a frayé avec les Esséniens ; c'est un fait que l'auteur de ce livre a le premier mis en évidence, et que Strauss a également adopté.

NOTE [299] Les lois charitables qui les concernent se trouvent particulièrement développées dans le Talmud de Jérusalem, traité Ghittin, ch. V, f 47 c et Aboda-Zara, I, f. 39 c ; moins complètement tr. Demaï, f. 24 a. Voir aussi Talmud de Babylone, Ghittin, f. 61 a. La principale source est la Tosephta de Ghittin, ch. III (V), qui toutefois n'est pas non plus absolument complète.

[1] Livre des Sibyllines, éd. Alexandre, III, v. 271.

[2] Ibid., v. 732 sqq.

[3] Sur saint Paul, voir l'excellent ouvrage de ce nom par M. Hippolyte Rodrigues (les seconds chrétiens), Paris, 1876.


40& NOTES JUSTIFICATIVES.

Il renferme fort peu d’éléments historiques, tout s’y fond pour ainsi dire en mysticisme.

Aucun de ces documents se mérite connance. Pour les logia on sentences que la tradition attribuait à Jésus, l’Église les a laissées s’oblitérer. Ces sentences, diversement rapportées, ont servi de base aux diverses légendes évangéliques.

Or, il n’existe absolument aucune autre source pour l’histoire en question. Ce que nous Usons dans Josèphe (~ XVUÏ, 3, 3) relativement à Jésus n’est qu’une grossière interpolation, car Origène, un Père de l’Ëglise-déciare expressément que Josèphe ne fait aucune mention de Jésus. Cette interpolation a d& se faire entre les années 240 et 390 peut-être a-t-elle pour auteur EtMe&e, évéque de Césarée, fort expert en supercheries de ce genre.

Les récits et sentences conservés dans les évangiles sont inspirés, en général, par un esprit de système et visent tantôt le paulinisme adversaire de la Loi, tantôt au contraire l’ébionitisme qui la respecte de !a leurs contradictions si fréquentes. Ces arrière-pensées des évangiles ont été st bien mises en lumière par David Strauss, par l’école de Tobingen et en partie par M. Renan, qu’il faut s’aveugler volontairement pour ne pas les voir. (Comp. aussi Grztz, Stnaf~ Golgotha, p. MO sq.). Les seuls récits, les seuls dires de Jésus auxquels on puisse attribuer quelque authenticité sont ceux qui concordent avec l’ébionitisme, c’est-à-dire qui reconnaissent !a sainteté et l’autorité absolue de la loi de Morse. Les autres sont des interpolations émanées des chrétiens pauUnistes.

EnCn, on peut également tenir pour authentique tout m qui rappelle l’essénisme. En effet, il est incontestable que Jésus a &ayé avec les Esséniens c’est un fait que l’auteur de ce livre a ie premier mis en évidence, et que Strauss a également adopté.

Page MC. – l’égard des pafeM.

Les lois charitables qui les concernent se trouvent particulièrement développées dans le Talmud de Jérusalem, traité Ghittin, ch. V, f. 47 e et ~&<K<agoret, f. 39 c ; moins comptètemect tr. Demai, f. 24 a. Voir aussi Talmud de Babylone, Ghittin, f. 6i a. La principale source est la Tosephta de < ?« ?*, ch. M (V), qui toutefois n’est pas non plus absolument complète. Pa-t MB. – HM~M lei ~’rM.

Livre des Sibyllines, éd.Aiexandre, m, v. 271.

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Page 32i. Sur saint Paul, voir l’excellent ouvrage de ce nom par M. Hippolyte Rodrignes (lu <eeon<b cA~~M<), Paris, 1876.