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avaient pu sortir de Jérusalem par les souterrains s’étaient dispersés de tous côtés et avaient demandé asile à leurs frères des pays d’Euphrate, de l’Arabie, de l’Égypte, de la Cyrénaïque. Ceux qui s’étaient réfugiés à Alexandrie engagèrent leurs coreligionnaires à se soulever contre Rome. Les Judéens d’Alexandrie étaient faciles à convaincre : ils se souvenaient des massacres dont ils avaient été victimes peu d’années auparavant. II n’y eut que les riches et les membres du Conseil qui s’opposèrent à cette entreprise, effectivement folle et téméraire, et firent une véritable chasse aux zélateurs. Six cents d’entre eux furent pris et livrés au gouverneur Lupus, qui les fit exécuter ; le reste se dispersa en Égypte. Ces derniers furent pris successivement, et on les mit à la torture pour les forcer à reconnaître l’autorité de l’empereur ; mais ils supportèrent les souffrances les plus atroces plutôt que de faillir à leurs principes, et tous, hommes et enfants, rivalisant de stoïcisme, expirèrent sous la main des bourreaux. Vespasien, qui craignait de voir l’Égypte devenir un foyer de nouvelles révoltes judaïques, ordonna de fermer le temple d’Onias, afin de les priver de leur dernier centre religieux. Les richesses et offrandes votives de ce temple furent versées dans le trésor impérial, comme l’avaient été celles du sanctuaire de Jérusalem (73-74). Le temple égyptien avait subsisté deux cent quarante-trois ans. Ceux des zélateurs qui s’étaient réfugiés dans les villes de la Cyrénaïque y poussèrent, eux aussi, Ies Judéens à la révolte et ne furent pas plus heureux. Un zélateur nommé Jonathan rassembla autour de lui beaucoup de Judéens de la Cyrénaïque et les conduisit dans le désert de Libye, en leur promettant force miracles. Là encore les riches dénoncèrent au gouverneur romain la tentative séditieuse de leurs frères. Ce fonctionnaire, Catulle, fit saisir les rebelles, dont une grande partie furent mis à mort. Pour Jonathan, ce ne fut pas sans peine que les Romains purent mettre la main sur lui, et il se vengea de ses dénonciateurs en les accusant d’être ses complices. Jonathan et ses compagnons de captivité furent conduits à Rome, et, toujours par esprit de vengeance, ils cherchèrent à impliquer dans l’affaire Josèphe et quelques autres Judéens de Rome. Mais Titus connaissait trop bien les sentiments de Josèphe pour prêter l’oreille à cette accusation. Tout au contraire, il