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qui à eux seuls valaient une armée, étaient venus à Jérusalem : Niger, de la Transjordanie, Silas le Babylonien et Siméon Bar-Giora, le sombre patriote.

Cestius Gallus, le gouverneur de la Syrie, à qui incombait la tâche de veiller à l’honneur des armes romaines et de garder intacts les territoires confiés à ses soins, ne pouvait tolérer plue longtemps la marche envahissante de l’insurrection. Il joignit à ses légions les troupes auxiliaires des petits princes voisins. Agrippa lui fournit de son côté trois mille fantassins et deux mille cavaliers, et lui offrit de guider les troupes romaines à travers la Judée, dont le terrain, coupé de montagnes et de ravins, était si difficile. Cestius marcha donc sur la Judée à la tête d’une armée de plus de trente mille hommes, armée aguerrie, avec laquelle il ne doutait pas de pouvoir écraser d’un seul coup les rebelles. Dans sa marche le long de la côte, il sema partout la mort et la ruine.

Dès qu’ils surent l’ennemi dans le voisinage de Jérusalem, les zélateurs, nonobstant la sainteté du sabbat, coururent aux armes et montrèrent bientôt qu’ils ne craignaient pas les légions romaines. Cestius avait fait halte à Gabaot, à un mille de Jérusalem, espérant peut-être la soumission des rebelles. Mais les zélateurs attaquèrent son armée avec une telle impétuosité qu’ils en enfoncèrent les rangs, et du premier choc abattirent plus de cinq cents Romains, tandis qu’eux-mêmes ne perdirent que vingt-trois hommes (26 tischri, octobre). Sans l’arrivée de la cavalerie accourue au secours des légions, celles-ci eussent été anéanties ce jour-là. Les vainqueurs retournèrent à Jérusalem chargés d’un riche butin, chantant des hosanna et se livrant à une bruyante allégresse, tandis que Cestius resta trois jours inactif dans son camp, sans oser avancer.

Ce fut seulement au quatrième jour que l’armée romaine s’approcha de la ville. Les zélateurs avaient abandonné les quartiers extérieurs, qui n’offraient pas un abri suffisant, et s’étaient retirés à l’intérieur de la ville et dans le temple, que protégeaient de solides remparts. Les Romains entrèrent aussitôt dans les faubourgs, détruisirent celui de Bézétha et vinrent asseoir leur camp à l’ouest de la ville, en face du palais d’Hérode (30 tischri). Mais