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de cet impôt en nature qu’à l’année sabbatique, pendant laquelle, comme on sait, les champs restaient sans culture.

En général, César se montra bienveillant pour les Judéens et les récompensa de leur fidélité. En souvenir des services qu’ils lui avaient rendus, les Judéens d’Alexandrie obtinrent de lui la confirmation de leurs droits politiques et de leurs privilèges, entre autres notamment celui d’être gouvernés par un chef de leur nation (ethnarque, alabarque) et d’être placés sous sa juridiction. Le décret de César qui confirmait ces privilèges fut gravé, par son ordre, sur une colonne. Des ordonnances spéciales autorisèrent aussi le transport des impôts du temple, qui avait éprouvé certaines difficultés, quelques années auparavant. Les Judéens de l’Asie Mineure, à qui leurs concitoyens grecs voulaient défendre le libre exercice de leur religion, se virent également confirmés dans leurs droits de ne pas comparaître en justice le jour du sabbat, de tenir des réunions (ce qui était défendu ailleurs par crainte des soulèvements), de construire de nouvelles synagogues et de se livrer aux pratiques de leur culte (47-44). La communauté judaïque de Rome jouit sans doute aussi des faveurs de César, puisqu’elle conserva son souvenir avec une religieuse fidélité. Mais toutes ces immunités dues à la faveur touchèrent peu la masse da la nation judaïque. Si les Judéens vivant hors de la Palestine bénissaient le nom de César comme celui d’un bienfaiteur, ceux de Palestine ne voyaient en lui que le Romain, que le protecteur de l’odieux Iduméen. Inquiet de l’attitude du peuple, Antipater crut devoir l’intimider en le menaçant à la fois de son châtiment, de la colère de Hyrcan et de celle de César. A ceux qui se soumettraient, il promit de grandes récompenses. — Une bande, échappée à la déroute de l’armée d’Aristobule, s’était réfugiée, sous la conduite d’un chef nommé Ézékias, dans les montagnes de la Galilée, où elle sut se maintenir et faire beaucoup de mal aux Romains et aux Syriens. Elle n’attendait qu’une occasion pour provoquer un soulèvement général contre Rome. Les Romains, appelaient cette bande une troupe de bandits et leur chef Ézékias un chef de brigands. Mais les Judéens les considéraient comme les vengeurs de leur liberté et de leur honneur national. En effet, leur mécontentement avait été vif, en voyant Antipater confier le