Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

par mariage à des païens et de s’abandonner à des unions incestueuses.

Tant que Pompée vécut, Antipater, qui était devenu une puissance, lui resta fidèle et serviable. Mais lorsque la fortune l’eut trahi et qu’il eut trouvé une mort honteuse en Égypte, Antipater n’hésita pas à se ranger du côté de César et à le soutenir contre les partisans de Pompée. Dans la situation critique où César se trouvait en Égypte, sans une armée suffisante, sans nouvelles de Rome, au milieu d’une population ennemie, Antipater déploya une grande activité, qui devait trouver sa récompense. Il pourvut à tous les besoins de l’armée de secours amenée par Mithridate, roi de Pergame, auquel il se joignit lui-même avec 3.000 Judéens pour l’aider à conquérir Péluse ; il gagna au parti de César les Judéens d’Égypte, formant la garnison d’Onion, en leur montrant une lettre du grand prêtre Hyrcan, et contribua tout particulièrement à la victoire finale (48). En récompense de ses services, César le créa citoyen romain, l’exempta, lui et sa famille, de tout impôt et le nomma gouverneur de la Judée. Il pouvait se passer désormais de la faveur de Hyrcan et se considérer sérieusement comme son protecteur. En vain le dernier survivant des fils d’Aristobule, Antigone, rappela-t-il à César le dévouement de son père et de son frère à sa cause. Antipater était là : il montra les blessures qu’il avait reçues au service de César et il eut gain de cause. César, qui se connaissait en hommes, appréciait trop le dévouement et l’énergie d’Antipater pour songer à appuyer les revendications légitimes d’Antigone. N’était-il pas lui-même sorti des bornes de la légalité ? — Par complaisance pour Antipater, César confirma Hyrcan dans sa dignité de grand prêtre et d’ethnarque et accorda quelques faveurs à la Judée elle-même. Il lui permit de reconstruire les murs de Jérusalem et de reprendre les territoires qui lui avaient appartenu, comme la Galilée, les villes de la plaine de Jezréel et Lydda. Les Judéens furent dispensés des lourdes charges que leur imposait le cantonnement des légions romaines dans leurs quartiers d’hiver. Cependant les propriétaires de biens-fonds étaient obligés, tous les deux ans, de fournir le quart de leur récolte pour les besoins des troupes. Ils n’étaient dispensés