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CHAPITRE X


LES INSTITUTIONS ET LES SECTES


Les événements politiques de la Judée, sous Jean Hyrcan et ses prédécesseurs, ne pouvaient manquer d’avoir leur contre-coup dans l’âme même de la nation et d’y provoquer un réveil intellectuel. Par sa lutte demi séculaire, par ses défaites et ses victoires, par son contact avec des populations amies ou ennemies, enfin par le bien-être succédant à la simplicité des mœurs, la nation était parvenue à un haut degré de maturité. Maîtresse d’elle-même, grâce à de pénibles efforts, elle pouvait tourner ses regards vers le dedans et, sans renoncer aux résultats acquis, s’assimiler tous les éléments étrangers compatibles avec son caractère. Si jadis les purs avaient protesté contre tout ce qui portait l’empreinte hellénique, beaucoup d’entre eux étaient arrivés maintenant à la conviction que l’hellénisme renfermait bien des éléments qu’on pouvait adopter, sans préjudice des idées nationales. Les Hasmonéens apprirent de leurs voisins, non seulement l’art de la guerre, de l’armement et de la fortification des places, mais encore l’art pacifique de frapper des monnaies aux empreintes élégantes, et aussi l’architectonique des Grecs. Ils avaient fait construire, à Jérusalem, un magnifique palais dans le style hellénique. En avant de ce palais se trouvait un vaste espace couvert, à plusieurs colonnades, appelé le Xyste et destiné aux assemblées populaires. Il était situé prés de la vallée qui séparait le temple de la ville haute. Dans cette dernière, il y avait aussi un bâtiment de style grec, renfermant la salle du conseil et les archives.

Jean Hyrcan fit ériger un mausolée de famille à Modin, le