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par leurs voisins, à l’instigation d’Antiochus Cyzicène, un des prétendants au trône de Syrie. Ce dernier avait hérité d’Antiochus Épiphane sa haine pour les Judéens, et cherchait à leur susciter mille embarras. Ses généraux faisaient des incursions en Judée ; ils s’emparèrent de quelques places fortes dans le voisinage de la côte et mirent une garnison dans Joppé. Hyrcan s’en plaignit au sénat romain, qui avait promis autrefois à la Judée la libre possession de ce port et des autres villes fortes. Cinq ambassadeurs allèrent porter à Rome les doléances de Hyrcan. Le sénat lui donna raison avec force paroles mielleuses. Un décret enjoignit à Antiochus, fils d’Antiochus Cyzicène, de ne pas traiter en ennemis les Judéens, alliés de Rome, et de leur rendre les villes fortes et les districts qu’il leur avait enlevés. Enfin les Judéens eurent le droit d’exporter librement des marchandises par leurs ports, et la garnison syrienne de Joppé dut se retirer. Était-ce par soumission à la volonté de Rome ou pour toute autre raison ? C’était toujours un avantage pour Hyrcan de ne pas avoir Rome contre lui et de la voir protester contre les empiétements d’Antiochus Cyzicène.

Mais lorsque Hyrcan, voulant châtier Samarie de son hostilité envers les colons de Marissa, ceignit la ville de fossés et de retranchements et l’assiégea si étroitement que, toutes ses communications se trouvant coupées, la famine commença à s’y faire sentir, Antiochus vint à son secours. Battu dans une rencontre par Aristobule, le fils aîné de Hyrcan, qui dirigeait les opérations du siège avec son frère cadet Antigone, Antiochus dut s’enfuir à Bethsan (Scythopolis). Se sentant trop faible pour vaincre les Judéens, il appela à son aide un des princes régnants d’Égypte, Ptolémée VIII Lathuros. Celui-ci se laissa facilement entraîner ; car il haïssait les Judéens. Sa mère Cléopâtre, que le peuple avait forcée de partager le pouvoir avec lui, lui faisait sourdement la guerre. A l’exemple de ses parents, elle favorisait les Judéens. Elle avait à ses côtés deux fils d’Onias IV, Helcias et Ananias, qu’elle avait nommés gouverneurs du district d’Onion. Ce fut là précisément le motif de l’aversion que son fils avait conçue pour le judaïsme en général. Aussi se rendit-il à l’invitation d’Antiochus, de combattre Hyrcan et de faire lever le siège de Samarie. Malgré l’opposition de sa mère, Ptolémée se rendit en Judée avec une armée de 6.000