Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la ville sainte amènerait inévitablement des conflits incessants. Il offrit en échange des otages et cinq cents talents. Antiochus accepta cette proposition avec empressement, car cette somme devait lui permettre d’entreprendre la guerre contre les Parthes. Il prit donc les otages — parmi lesquels se trouvait un frère de Hyrcan — et un acompte de trois cents talents, que celui-ci avait soi-disant tirés du tombeau de David. Quant à la ville de Jérusalem, Antiochus se contenta de détruire les créneaux des murs. Ainsi se dissipa le sombre nuage qui avait menacé l’indépendance de la Judée : les dommages qu’il avait causés furent bientôt réparés.

En effet, Hyrcan envoya une ambassade au sénat romain, les priant de renouer avec la Judée l’alliance qu’il accordait si bénévolement aux plus petits États. En même temps, les ambassadeurs se plaignirent d’Antiochus Sidétès, qui s’était emparé de Joppé et de son port, de Gazara et d’autres villes fortes de la Judée. Le sénat les accueillit avec faveur et émit un décret enjoignant à Antiochus de rendre aux Judéens les places fortes qu’il avait prises. Défense lui fut faite de faire passer ses troupes à travers la Judée et d’en traiter les habitants comme ses sujets (vers l’an 133). Antiochus parait avoir obéi à cet ordre et il dut même montrer bon visage à Hyrcan. En effet, il projetait une expédition contre les Parthes, qui avaient fait partie de son royaume et qui s’en étaient détachés. Son frère Démétrius Nicator, qui avait également entrepris une expédition contre ce peuple, avait essuyé une défaite et était resté prisonnier des Parthes pendant dis ans. Antiochus espérait être plus heureux. Or, malgré l’armée considérable qu’il rassembla, il ne pouvait se passer du concours des guerriers judaïtes et des autres peuples voisins. Il sollicita donc Hyrcan de venir avec son armée, pour faire campagne avec lui. Le roi de Syrie témoigna beaucoup d’égards à l’armée judaïte, durant cette expédition. A la prière de Hyrcan, au lendemain d’une victoire remportée près du fleuve Zab, il fit reposer les troupes le jour de la fête de la Pentecôte et la veille, qui était un sabbat (129).

Antiochus mourut dans cette expédition et laissa la Syrie en proie à de grands troubles. Plusieurs prétendants à la couronne