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son armée furent défaits et on les poursuivit jusqu’à Azoth. Cette ville, ayant fait résistance, fut livrée aux flammes. Johanan, qui avait contribué le plus puissamment à cette victoire, reçut le surnom de Hyrcan. Cette guerre, la dernière de Siméon (137-136), lui laissa l’espoir que ses fils sauraient maintenir la puissance renaissante de la Judée.

Antiochus, exaspéré de la défaite essuyée par son armée, mais se sentant trop faible pour recommencer la lutte, eut recours à la ruse. Cette famille des Hasmonéens, qui avait lutté contre sa dynastie avec tant d’opiniâtreté et de succès, il voulait la faire disparaître entièrement, et, à cet effet, il semble avoir excité l’ambition et la cupidité d’un homme qui, étant le gendre de Siméon, était bien placé pour tenter un guet-apens. Ptolémée ben Haboub était le nom de ce misérable, que rien ne put détourner du crime, ni le respect dû à un vieux héros, ni l’amour de son peuple, ni les liens de parenté, ni la reconnaissance pour son bienfaiteur. Siméon, en lui donnant sa fille, l’avait comblé de richesses et l’avait nommé gouverneur du district de Jéricho : cette générosité ne suffisait pas à son orgueil. Il voulait, fût-ce au prix d’un crime, devenir le maître de la Judée, et il espérait se maintenir au pouvoir avec l’appui de l’étranger. L’exécution de son horrible dessein ne présenta guère de difficultés. La prudence la plus consommée ne peut prévoir de pareils traits de scélératesse. Malgré son grand âge, Siméon avait encore l’habitude de voyager à travers le pays pour s’assurer, par ses propres yeux, de l’exécution des lois et s’enquérir des besoins du peuple. Dans le cours de ses voyages, il arriva à la forteresse de Dok, près de Jéricho, où résidait son gendre. Sa femme et ses deux plus jeunes fils, Juda et Mattathias, l’accompagnaient. L’aîné, Johanan, était resté dans sa résidence de Gazara. Ptolémée offrit à ses victimes une large hospitalité, leur prépara un somptueux festin. Pendant que les malheureux, pleins de sécurité, se livraient aux douceurs de la table et aux joies de la famille, Ptolémée et ses gens tombèrent sur eux et les massacrèrent (février 135). Le crime accompli, le meurtrier envoya des messagers vers le roi de Syrie, le priant de venir à son secours avec son armée. Il envoya aussi des émissaires à Gazara pour tuer Johanan. D’autres se rendirent à Jérusalem