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plaine tout unie. Ces hauteurs et ces vallées protègent Jérusalem de trois côtés, comme des remparts et des fossés naturels. A l’intérieur de Jérusalem, sur le terrain qui s’élève entre les trois vallées de l’est, du sud et de l’ouest, trois collines dominaient la plaine : à l’ouest la plus haute, le Sion, au nord une autre plus basse, et à l’opposite une troisième, le Moria, avec un prolongement au sud qu’on appelait Ophel. Le Moria, beaucoup plus bas que le Sion, devait cependant un jour dépasser et le Sion et les plus hauts sommets de la terre.

Il ne pouvait échapper aux Philistins que l’avènement de David à la royauté de tout Israël aurait pour conséquence d’affaiblir son alliance avec eux, ou plutôt de lui imposer une attitude hostile à leur égard. Toutefois, ils n’auraient pas voulu dénoncer le traité. Mais la prise de Jébus ou Jérusalem et la fixation de sa résidence dans cette ville leur apparurent comme des symptômes d’évolution, et ils se hâtèrent de prendre l’offensive pour ne pas lui laisser le temps de mettre sur pied la population valide de toutes les tribus. Un corps de Philistins pénétra de la plaine dans la montagne et s’approcha de Jérusalem. Soit que David fût surpris par cette irruption, soit qu’il voulût évier de combattre sous les murs de sa capitale, il s’en éloigna avec sa troupe et se retira vers Adullam, au sud. Encouragés par cette fuite apparente, les Philistins s’avancèrent jusqu’à Bethléem, la patrie de David, y fortifièrent leur camp, et de là envoyèrent des bandes mettre au pillage le pays de Juda. David différa d’attaquer les Philistins, probablement parce que sa troupe était encore trop faible et qu’il attendait du renfort de la part des tribus. En attendant, pour tenir ses braves en haleine jusqu’au moment décisif, il exprima le désir de boire de l’eau d’une citerne qui se trouvait près de Bethléem, au pouvoir des Philistins. Aussitôt trois des principaux guerriers, Yeschobeam, Éléazar et Schama se mirent en route, pénétrèrent jusqu’à Bethléem, déconcertèrent les Philistins par leur audace et puisèrent de l’eau qu’ils rapportèrent à David. Mais celui-ci ne voulut pas boire de cette eau, que les héros étaient allés quérir au péril de leur vie ; il n’avait voulu que mettre leur courage à l’épreuve. — Enfin, les troupes israélites marchèrent contre les Philistins et les défirent près de Baal-Peratsim