Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

et plus hardi encore que son père, et impatient de venger sa mort, rassembla de nouvelles forces, qu’il disposa par armes, envahit l’Assyrie, et, après avoir balayé ses adversaires, marcha sur Ninive (634). Pendant qu’il assiégeait cette capitale, un message apporté en toute hâte lui apprit que ses propres États étaient envahis : des multitudes innombrables venues des steppes du Don, du Volga, du Caucase et des bords de la mer Caspienne, les Scythes[1] ou Sakes, rude, laide et sauvage population de race slave, étaient entrées en Médie, suivies d’un cortège de peuplades subjuguées, lançant au loin, dans toutes les directions, les essaims de leur cavalerie, pillant et saccageant, mettant tout à feu et n’épargnant personne. Cyaxare fut donc forcé de lever le siège de Ninive pour voler su secours de son royaume ; mais, loin de vaincre les Scythes, il dut se soumettre et leur payer tribut. Maître de la Médie, ce peuple nomade, toujours en quête de butin, porta ses déprédations en Assyrie ; de là, se tournant à l’ouest, vers les opulentes villes de Phénicie, ses hordes descendirent le long des côtes jusque dans le pays des Philistins, et se proposaient d’inonder également l’Égypte, dont les richesses les attiraient, lorsque le roi Psammétique les prévint en leur apportant des trésors et, à force de prières, leur fit rebrousser chemin. Une grande partie de ces barbares retournèrent alors vers le nord ; d’autres se jetèrent sur l’Asie Mineure ; d’autres encore restèrent sur le territoire philistin qu’ils dévastèrent, et brûlèrent le temple de Mylitta, la déesse assyrienne de l’impudicité. De la Philistée ils se répandirent sur le territoire limitrophe de Judée et le ravagèrent pareillement, entraînant à leur suite bergers et troupeaux et brûlant villes et villages. L’histoire ne dit pas qu’ils soient entrés à Jérusalem ; il est à croire que le jeune roi Josias alla au-devant d’eux avec le préfet de son palais et acheta à prix d’or le salut de sa capitale.

Cette époque de terreur, où d’effrayants récits de villes incendiées, d’hommes livrés à une mort cruelle, ne cessaient de jeter l’épouvante chez les peuples, fit une impression très vive en Judée. Les faits mêmes, si ce ne furent les prédictions des prophètes, montraient jusqu’à l’évidence que l’idolâtrie n’était que vanité. Est-ce