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prononcé sous le règne d’ Achaz, met à nu la corruption religieuse et morale de l’époque et flétrit surtout la hideuse coutume des sacrifices humains

Avec quoi apparaîtrai je devant Jéhovah ?
Qu’offrirai-je au Très-Haut ?
Lui apporterai-je des holocaustes avec des génisses d’un an ?
Jéhovah agréera-t-il mille béliers,
Des myriades de torrents d’hâle ?
Donnerai-je mon aîné pour mon crime?
Le fruit de mes entrailles pour le péché de mon aime ?
Est-ce qu’un homme t’a dit ce qui est bon ?
Ce que Jéhovah demande de toi,
Ce n’est rien que pratiquer la justice, aimer la piété,
Et marcher modestement en présence de ton Dieu.
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Peu à peu la dépravation fit de tels progrès qu’elle en vint à gagner la partie saine de la nation. De faux prophètes surgirent, qui défendirent, aussi au nom de Jéhovah, les vices et la perversité, pour flatter les maîtres du pouvoir. Ces apôtres du mensonge eurent également des paroles enthousiastes, prétendirent aussi avoir des visions : ils s’exprimèrent comme les prophètes et suscitèrent ainsi un grand trouble dans les esprits. Le peuple, désorienté, ne sut plus en qui croire, de ceux qui l’admonestaient ou des complaisants, des censeurs ou de ceux qui lui peignaient les choses sous de belles couleurs. En un mot, cette période fut plus désolante encore que les six années du règne d’Athalie.

Cependant les événements politiques suivaient leur cours et de nouvelles difficultés s’apprêtaient. Le royaume de Samarie, que ses pertes de territoire à l’est et au nord ne permettaient plus d’appeler le royaume des dix tribus, continuait de subir les funestes effets de l’imprévoyance de son chef. Les blessures que lui avaient faites les Assyriens n’avaient pas suffi pour humilier l’arrogance des grands et diminuer leur égoïsme : Des maisons de briques sont tombées ? disaient-ils, eh bien ! nous en reconstruirons de pierres de taille ; des sycomores ont été coupés ? nous les remplacerons par des cèdres. L’intempérance de la