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Phalazar que dans le Dieu d’Israël, et ainsi la destinée s’accomplit. En apprenant que plusieurs princes s’étaient alliés contre lui, le roi d’Assyrie et franchir leurs frontières à ses armées. Rezin dut lever le siège de Jérusalem pour voler à la défense de son propre territoire, et Phacée, également obligé de ne songer qu’à son salut, s’en retourna à Samarie. Jérusalem était momentanément sauvée. Les deux rois ennemis, tronçons de bois fumants, furent impuissants à détourner les suites de leur entreprise. Téglat-Phalazar mit le siège devant Damas, s’en empara, fit Rezin prisonnier et le tua ; puis, envahissant le territoire des dix tribus, prit les places fortes des montagnes, du littoral et de la région du Jourdain. Phacée n’essaya même pas, ce semble, de se défendre ; il dut la vie à une lâche soumission. Mais tous les habitants des villes situées au nord et de l’autre côté du Jourdain furent emmenés en captivité (vers l’an 738) et distribués dans les diverses provinces du vaste empire assyrien. Le royaume d’Israël perdit la moitié de son territoire et de sa population. Phacée, dont la témérité avait provoqué cette catastrophe, ce berger insensé, qui avait livré le troupeau, devint l’objet d’un grand mécontentement : une conjuration s’ourdit, à l’instigation d’Osée, fils d’Éla, et il fut tué (vers 736), après vingt années d’un règne funeste à son peuple et à son pays.

Le royaume de Juda subit à la même époque une révolution profonde. Achaz, après s’être déclaré vassal du roi d’Assyrie, avait dû se rendre auprès de celui-ci pour lui faire hommage. Loin de sentir l’humiliation du rôle subalterne qu’il s’était imposé, il éprouva de l’admiration pour les mœurs assyriennes et conçut le dessein de les faire imiter, sinon même adopter tout à fait dans son royaume. C’est ainsi qu’il introduisit à Jérusalem, entre autres coutumes, le culte du soleil et des planètes. L’image du soleil entouré de rayons fut placée à l’entrée du temple et l’on consacra à cette divinité des coursiers et des chariots. Achaz alla plus loin encore dans l’idolâtrie que les rois d’Israël. Mais il y avait d’autres brèches par où l’élément assyrien commençait à pénétrer dans les mœurs de Juda. La langue assyrienne avait beaucoup d’analogie avec celle des Araméens ; les gens de cour l’apprirent pour mieux s’entendre avec leurs maîtres.