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peuple, une fois qu’il eut déterminé un homme d’action à renverser la maison d’Omri et le culte de Baal.

Joram (Yehoram) ne montra pas l’acharnement de sa mère Jézabel à propager l’idolâtrie, et fit même enlever, d’un endroit où elle causait par trop de scandale, à Jezréel ou à Béthel, une pyramide obscène consacrée au dieu tyrien. Élisée n’en eut pas moins une telle aversion pour lui, qu’il pouvait à peine souffrir sa vue. Ce deuxième petit-fils d’Omri entreprit, à la mort de son frère, une expédition contre les Moabites, dont le roi Mésa (Mescha), son vassal, venait de secouer le joug (899-894) ; toutefois, ne voulant pas entrer seul en campagne, il sut, lui aussi, s’assurer le concours de Josaphat, avec lequel il entretenait les mêmes relations d’amitié que ses prédécesseurs. Mésa, qui attendait les alliés à la frontière méridionale de son royaume, succomba sous le nombre, et dut se réfugier dans la forteresse de Kir-Chareschet (Kerek ?), où il se maintint pendant que l’invasion dévastait en majeure partie son territoire. Peu après, Josaphat mourut, et Édom, à son tour, se détacha de Juda. On eût dit que l’alliance de la maison d’Omri avait porté malheur à celle de David. Cette intimité funeste alla d’ailleurs encore plus loin : Joram, fils de Josaphat (894-880), — il s’appelait comme son beau-frère d’Israël, — la poussa au point d’introduire, dans ses propres États, les erreurs de l’idolâtrie. Nul doute que sa femme Athalie ne fût pour une bonne part dans cette mesure, car, à l’instar de sa mère, elle nourrissait une véritable passion pour les rites de Baal.

Mais l’heure fatale avait enfin sonné, la destinée de la race d’Omri allait s’accomplir, et dans son malheur entraîner la maison de David. Ce fut la main d’Élisée qui noua la trame des événements. Une nouvelle dynastie s’était élevée à Damas ; Ben-Hadad, l’ancien adversaire d’Achab, était mort étouffé par un de ses familiers, Hazaél, le meurtrier s’était emparé de la couronne et, à peine au pouvoir, s’était apprêté à la guerre : il voulait reconquérir les provinces autrefois prises aux Israélites, puis reperdues par son prédécesseur, et dirigea ses premières attaques contre les tribus de delà le Jourdain. Le roi d’Israël dut donc se porter au secours de Ramot-Galaad ; une sanglante bataille se livra sous les murs de cette place forte et Joram y fut frappé d’une flèche. Forcé de se