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de cèdre et ornée de moulures dorées. Dans ce portique s’élevait le trône de Salomon, qu’on vantait comme une merveille. Il était tout en ivoire et recouvert d’or. On y accédait par six marches, sur chacune desquelles étaient accroupis deux lions, emblèmes de la puissance et de la majesté royales. Aux deux côtés du siège étaient deux bras, flanqués également de lions. C’est dans cette salle que Salomon donnait audience aux plaideurs et rendait ses arrêts. Il considérait les fonctions de juge comme un des attributs les plus essentiels et un des plus saints devoirs de la royauté. C’est encore là qu’il recevait les envoyés de nombreux pays, venus pour lui rendre hommage ou pour nouer des alliances avec lui. — Un palais spécial était affecté au roi, à sa domesticité et à ses femmes. Mais la princesse égyptienne, son épouse privilégiée, eut sa maison à part, exclusivement aux autres femmes et aux concubines de Salomon. Lorsqu’elle quitta la cité de David — où elle avait demeuré jusqu’à l’achèvement des travaux — pour entrer dans ses appartements personnels, cette installation parait s’être faite en grande pompe. — Selon toute apparence, Salomon bâtit aussi un aqueduc pour les besoins de Jérusalem et du temple ; l’eau provenait des abondantes sources d’En-Etam, à trois lieues au sud de la ville.

Aussi bien que Salomon, du reste, les grands du royaume qui résidaient habituellement à Jérusalem, les princes, les hauts fonctionnaires, les favoris, élevèrent de fastueux édifices en bois de cèdre. Les richesses qui, par trois artères principales, affluaient dans le pays, permettaient de satisfaire ce goût du luxe, qui, du roi, s’était communiqué aux classes supérieures. — De gros marchands phéniciens, qui faisaient le commerce sur une grande échelle, des changeurs et gens de finance, qui prêtaient de l’argent à intérêt, s’établirent à Jérusalem, où ils formèrent une corporation distincte, sous l’égide de l’alliance qui régnait entre Hiram et Salomon. Ils avaient la faculté d’y vivre d’après leurs lois et leurs coutumes, d’y conserver même les rites de l’idolâtrie.

Ces trois sources de richesse, qui versaient des flots d’or dans la capitale, étaient : la puissance politique, l’alliance avec l’Égypte et le commerce de l’Inde. Les princes qui avaient conclu des traités de paix avec David les maintenaient avec son successeur,