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religieuse qui n’avait pu jusqu’alors s’établir régulièrement, ni dans les conditions trop modestes du tabernacle de Silo, ni dans la période transitoire où il était installé sur le Sion. Le sacerdoce existait, sans doute, et appartenait exclusivement aux descendants d’Aaron. Mais il n’était pas encore hiérarchisé ; nulle distinction de supérieurs et d’inférieurs. C’est seulement sous Salomon qu’un grand prêtre fut placé à la tête des autres et une hiérarchie instituée. Le pontificat était alors exercé par Azarias, fils de Sadoc, et qui lui avait succédé après sa mort. Il avait pour auxiliaires les prêtres inférieurs. Quant aux Lévites, subordonnés aux Aaronides, ils furent l’objet d’un classement nouveau. Une partie de la tribu assistait les sacrificateurs, une autre était de garde aux quatre côtés du temple, enfin quelques familles étaient chargées du chant et de la musique instrumentale.

C’est grâce à l’existence du temple et de cette organisation que Jérusalem devint véritablement la capitale du pays. Aux fêtes d’automne affluaient des pèlerins de toutes les tribus, pour assister au culte grandiose que les autels locaux ne pouvaient leur offrir. De plus, comme Jérusalem devint peu à peu une importante ville de commerce, qui attirait un concours d’étrangers et recevait la primeur des marchandises et curiosités du dehors, il y avait là un nouvel élément d’attraction pour toutes les tribus. Jérusalem, la plus jeune de toutes les villes du pays, en devint la première et les éclipsa toutes.

Ayant fait de Jérusalem une ville de premier ordre, Salomon voulut la fortifier dans tous les sens, et il comprit aussi la montagne du temple dans l’ensemble des travaux. — Salomon se construisit ensuite un palais, dont l’édification demanda un espace de treize années. Aussi était-ce tout un ensemble de bâtiments, occupant un terrain considérable sur la colline septentrionale, dans le quartier du Millô. Attenant à l’entrée, était la maison de la forêt du Liban, ainsi nommée de la quantité de ses colonnes en bois de cèdre. Cette maison était une place d’armes destinée à la protection du roi ; trois cents gardes y veillaient, armés de lances d’or et de boucliers d’or, escortant le roi quand il se rendait au temple. — Salomon déploya un soin particulier dans l’aménagement de la salle de justice ou du trône, entièrement planchéiée