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Berlin. 1798. L'auteur de ce livre estimable, Becker, cite une ancienne chronique de Vincent de Mayence, chapelain du grand-maître Dusener von Arlberg, et qui écrivit l'histoire de son temps depuis 1346. Nous y lisons, entre autres, qu'au banquet d'élection du grand-maître Vinrik de Kniprode, un minnesinger obtint pour prix de ses chants, outre les applaudissements qui lui furent prodigués, une coupe d'or. Un pareil succès encouragea le Prusse Rizelus, présent au festin, à faire aussi valoir son habileté; il demanda la permission de chanter dans son langage lithuanien et il célébra les hauts faits du premier des rois lithuaniens, Vaydevout; le grand-maître et les chevaliers ne comprenant pas le lithuanien, huèrent le poète et son poème, et lui donnerent en récompense un plat de noix vides. Kotzebue et Bohusz ont donc raison de soutenir que la littérature lithuanienne devait être riche en poèmes historiques, quoique fort peu en soit parvenu jusqu'à nous. Les croisés défendirent, sous peine de mort, l'usage de cette langue aux magistrats et à tous ceux qui approchaient de la cour; ils expulsèrent du pays, avec les Bohémiens et les Juifs, les Vaydelotes, Bardes lithuaniens, qui seuls pouvaient connaîtrea et chanter les fastes de leur nation. Dans la Lithuanie elle même, après l'introduction de