Page:Grażyna fr.pdf/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

A la fin du quatorzième siècle, lorsque la Prusse entière était soumise à l'Ordre Teutonique, le grand-maître, Konrad Wallenrod, irrité contre l'évêque de Kourlande, fit couper la main droite à tous les paysans de son diocèse: témoin Leo, Treter et Lucas David. Tels étaient les chevaliers de l'Ordre Teutonique, tout composé d'Allemands; ce qui fut bien longtemps pour les Slaves et les Lithuanes un motif d'aversion contre les Allemands.

(P. 163, 1. 2)- Il n'est donc pas étonnant si les Prusses et leurs frères les Lithuaniens avaient voué une haine tellement implacable à leurs oppresseurs, qu'elle devint, pour ainsi dire, inhérente à leur caractère national. Aux temps de leur idolâtrie, et même après leur conversion, les pleureurs chantaient aux funérailles d'un Prusse ou d'un Lithuanien: "Va, puuvre défunt, quitte ce monde misérable pour un monde meilleur, où l'Allemand ne régnera pas sur toi, mais bien toi sur lui." (Voy. Bielski et Stryikowski). Jusqu'à nos jours, au fond de la Lithuanie prussique, on ne peut pas faire à un paysan de plus grande insulte que de l'appeler Allemand.

Allemand; niemiec, en slave, signifie muet, par opposition à stave, qui signific homme parlant.

(P. 166, 1. 14.)- Vitold, fils de Keystout, un des plus grands hommes que la Lithuanie ait produits. Pour ses faits politiques et militaires, outre les chroniques nationales, voyez