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des païens, qu'ils pillaient les églises et opprimaient le clergé. On pourrait trouver de nombreuses preuves à l'appui de ces assertions dans les accusations tant de fois portées contre eux devant les papes et les empereurs. Voici, à ce sujet, les expressions de Jean de Winterthur, ecclésiastique allemand, et comme tel ne pouvant être suspecté de partialité en faveur des païens; Vers ce temps, comme je le tiens de personnes dignes de foi, les chevaliers teutoniques, maître de la Prusse, ayant déclaré guerre au roi de Lithuanie, le dépouillèrent d'une partie de ses États. Pour recouvrer son bien, Mendog leur offrit d'embrasser la foi catholique; mais, comme les chevaliers se montraient peu disposés à tenir leurs promesses, le roi dit en langue lithuanienne: "Je vois qu'il y va non de ma foi, mais de mes richesses: c'est pourquoi je reste paien. "On assure (et ce serait bien affligeant et bien préjudiciable à la religion catholique) que les chevaliers prefèrent voir ces peuples plongés dans l'idolâtrie, afin de pouvoir faire des conquêtes sur leur sol et leur faire payer un tribut, que de les voir baptisés et libres de ce tribut (chose qu'ils ne manquaient pas de demander religieusement).

"On dit encore que les chevaliers exerceut également leurs ravages sur les terres des princes fidèles et sur celles des princes infidèles." (Corpus historiarum medii ævi, editio Joannis Georgii Eccard. Lipsia, page 1874.)

Un écrivain, d'ailleurs peu favorable à la Lithuanie et à la Pologne, Aug. Kotzebur, rapporte à peu près les mêmes détails sur la conduite injuste et cruelle des chevaliers à l'égard des Prusses, dans son ouvrage: Preussens cellere Geschichte. On ne saurait lire sans horreur les récits des atrocités exercées sur un peuple malheureux. Nous en citerons un seul exemple.