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Boit aux mêmes bassins une onde hospitalière,
Et souvent au berceau, l'hôte reconnaissant,
Revêt l'enfant qui dort d'un anneau caressant.
Mais l'hydre des Croisés, cette hydre aux mille têtes,
Fut avide en tout temps de nouvelles conquêtes:
Des côteaux de la Prusse aux champs mazoviens
Cette hydre a dévoré notre sang et nos biens;
Et le reptile impur dans sa rage funeste,
Veut des hords du Niémen engloutir tout le reste!
Pour sauver la patrie il faut nous réunir.
C'est en vain que nos ducs, jaloux de les punir,
S'épuisent chaque année en efforts inutiles,
Vont briser leurs remparts, incendier leurs villes,
Sur leurs temples maudits plantent nos étendards;
Cet Ordre teutonique est un monstre aux cent dards:
En vain roule à vos pieds une tête coupée,
Et dix autres soudain grandissent sous l'épée!