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de leurs maris partis pour la guerre, défendirent jusqu'à l'extrémité les murs de leur ville, et qui, voyant l'impossibilité de résister plus long-temps, préférèrent à l'esclavage une mort volontaire. Kromer raconte quelque chose de semblable au sujet du château de Pullen. (Polonia sive, etc., p. 206). On peut accorder ces récits contradictoires, si l'on considère que la nation lithuanienne était composée de deux races depuis long-temps réunies, mais toujours un pen différentes l'une de l'autre, c'est à dire les autochtones et les anciens conquérants du pays, à ce qu'il paraît Normands. Ces derniers avaient sûrement conservé les sentiments de respect et de dévouement pour le beau sexe, qui était propre à leur origine. Et même dans les anciennes lois et coutumes des Lithuaniens, les femmes de cette race étaient honorées d'égards tout particuliers. D'ailleurs le mépris des femmes et leur avilissement ne se font apercevoir que dans des temps plus avancés, tandis que le siècle où nous plaçons l'action de ce poème est empreint d'un esprit chevaleresque et presque aventurier. Nous voyons le vaillant et sévère Keystout aimer tendrement sa Biruta simple jeune fille consacrée aux dieux, dont il avait fait son épouse après l'avoir, au péril de ses jours, arrachée du sanctuaire, et, un peu plus tard, Vitold sauvé de la prison et d'une mort certaine, grâce au courage et à l'adresse de son épouse.

(P. 228. 1. 8.) - La fin de Litavor est conforme aux usages de l'époque. Les Lithuaniens, affligés d'un grand malheur ou d'une maladie douloureuse, mettaient le feu à leur maison et mouraient dans les flammes. Leur premier roi et grand-prètre, Vaydevout, mourut de cette manière, ainsi que la plupart de ses successeurs. Ce genre de mort était regardé comme trèshonorable.