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ROMAN D’UN PÈRE.

Suzanne fera sa première communion, avouez que vous vouliez me donner en pâture au loup, afin de reconquérir votre petite-fille.

Madame Gauthier murmura quelques paroles fort vagues, que j’acceptai comme une explication. Je ne revis plus mademoiselle de Haags et, bien mieux, je ne sus que très-longtemps après ce qu’elle était devenue.


VIII


Pour me remettre de cette chaude alerte, je m’enfuis à la campagne avec Suzanne. À vrai dire, c’est là que nous étions le plus heureux ; nous y passions deux mois tous les ans, et ces deux mois valaient mieux à eux seuls que le reste de l’année. Ce qui m’avait empêché d’y rester plus longtemps, jusque-là, c’était la nécessité de m’occuper de la société par actions dont étais le gérant. Je fis alors une réflexion salutaire :

— J’ai soixante-cinq mille francs de rente, me dis-je ; à quoi bon, pour toucher un traitement