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SUZANNE NORMIS.

VII


Je m’étais préparé à subir des bouderies sans fin, je fus agréablement surpris de voir madame Gauthier aller et venir chez nous, comme si de rien n’était, se montrer tendre avec ma fille et gracieuse avec moi. Je commençais à me reprocher de l’avoir mal jugée, lorsqu’elle nous invita à dîner.

Cette invitation était tellement en dehors de ses habitudes que j’en conçus un étonnement mêlé de quelque terreur. La saine raison me démontra cependant qu’elle ne pouvait pas avoir l’intention de nous empoisonner à sa table, et je conduisis Suzanne à ce dîner chez sa grand-mère.

Il ne se passa rien d’insolite ; je trouvai là deux ou trois vétérans, anciens amis du colonel Gauthier, qui firent l’accueil le plus favorable à sa petite-fille ; une vieille dame qui avait perdu plusieurs enfants, plus une vieille demoiselle. — Si