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SUZANNE NORMIS.

À tant d’interrogations diverses, je reconnus que madame Gauthier avait préparé ses batteries de longue main. C’était d’ailleurs son système, et un autre se fut tenu sur ses gardes, mais je ne sais comment il se faisait toujours que je me laissais prendre au dépourvu.

Mon silence lui parut de la confusion, et elle continua, triomphante :

— J’ai parlé à une maîtresse de pension excellente, qui dirige à Passy une maison de premier ordre ; c’est tout à fait le Sacré-Cœur, en plus petit ; ce sont probablement ses élèves que vous avez vues aujourd’hui, et auxquelles Suzanne a fait cette impolitesse… Dans six mois, vous verrez comme elle sera changée !

— Je serai bien fâché de la voir changée, m’écriai-je hors de moi. Voir Suzanne pareille à ces petites femmes parfaites… j’en serais au désespoir, et puis grand merci pour votre succursale du Sacré-Cœur. C’était un coup monté alors, cette rencontre ?

— Voyons, dit madame Gauthier, qui perdit beaucoup de sa hauteur, vous n’avez pas besoin d’employer les grands mots pour une chose aussi simple ; et puis qu’est-ce que vous avez contre le Sacré-Cœur ?