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SUZANNE NORMIS.

À présent que mon gendre était mort, il était de mon côté.

Le corps de M. de Lincy fut transporté dans notre maison ; mes enfants, car Suzanne et Maurice étaient désormais également mes enfants, se rendirent à la ville voisine pour éviter les constatations et tout le lugubre appareil de ces sortes d’affaires. Heureusement les agents, amenés pour nous nuire, se trouvèrent être les meilleurs témoins et les plus puissants auxiliaires.

Mon gendre fut enterré dans le cimetière de Faucois. Une grande croix de fer orne sa tombe, mais nul de nous n’a eu l’hypocrisie de lui apporter des fleurs.

Nous nous hâtâmes de revenir à Paris, car nombre d’affaires exigeaient notre présence. L’année de deuil fut plus lourde pour Maurice que pour Suzanne, car celle-ci ne rêvait rien au delà du bonheur qu’ils avaient goûté dans notre désert maritime.

Elle finit cependant, cette longue année, et, sans cérémonie aucune, avec le docteur, notre notaire et deux employés pour témoins, je remis ma Suzanne aux mains, — je ne dirai pas de mon gendre, — mais de mon fils.