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ROMAN D’UN PÈRE.

XXXVIII


Au matin, Suzanne, en s’éveillant, n’eut qu’un vague souvenir de ce qui s’était passé. La vue de Maurice la troubla tellement, que je crus une explication nécessaire :

— Tu as été très-malade, ma chérie, lui dis-je ; j’ai prié notre amie de rester pour m’aider à te soigner.

Elle se rappela soudain, devint rouge, puis pâle. Son cerveau affaibli ne lui permit pas de longues réflexions ; elle se laissa aller sur l’oreiller avec un air heureux :

— Vous resterez, dit-elle à Maurice, dont elle avait lâché la main en ouvrant les yeux.

Celui-ci fit un signe de tête et quitta la chambre sans dire un mot. Ma fille n’insista pas, et il ne fut plus question de départ.

Deux ou trois nuits agitées nous effrayèrent encore. Elle avait le délire à la même heure, et se débattait contre son mari qui voulait l’en-