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SUZANNE NORMIS.

se laissa glisser à mes genoux. Je la reçus à moitié route.

— Pardon, me dit-elle en pleurant, pardon, cher père, — j’avais fait ce beau rêve, — il est impossible… soit. Pardonne-moi seulement, je ne croyais pas mal faire.

— Ah ! mes pauvres enfants, m’écriai-je, que nous sommes malheureux !

Après un moment de trouble, Maurice s’approcha de moi.

— Adieu, monsieur, me dit-il, j’aurais été heureux, bien heureux de vous nommer mon père. Tâchez qu’elle soit heureuse !

— Au revoir, Maurice, dit Suzanne en tendant la main au jeune homme, au revoir. Quoi qu’il arrive, nous nous reverrons.

La voiture ne passait le lendemain qu’à neuf heures, mais nous nous séparâmes aussitôt, sur la convention de ne pas revenir sur ces adieux le lendemain.

Comme je me retirais chez moi, je vis Pierre qui s’efforçait de mettre tout le zèle possible dans son service du soir.

— J’ai écrit pour les papiers, monsieur, me dit-il ; la lettre est partie. M. le maire a eu la bonté de m’indiquer toutes les formalités. J’ai