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ROMAN D’UN PÈRE.

vouloir vous imposer une gêne de tous les instants, faut-il… ?

Madame Gauthier me jeta un regard dédaigneux :

— Vous me croyez par trop bornée, mon gendre, dit-elle avec une certaine supériorité, — vous ne voulez pas de moi chez vous ; ma foi, vous avez peut-être raison, car, à coup sûr, je ne voudrais pas de vous chez moi !

Elle sortit en me lançant cette flèche du Parthe, dard émoussé qui ne m’atteignit pas très-profondément. Cependant, comme elle ne manquait pas d’esprit, nous restâmes dans de bons termes. Mais au fond, tout au fond, elle ne me pardonna jamais complétement.


IV


Quelques jours plus tard, j’eus une autre alerte. Nous finissions de déjeuner, Suzanne et moi, gravement assis vis-à-vis l’un de l’autre, et je lui apprenais à plier sa serviette, — art difficile