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SUZANNE NORMIS.

tranquille que l’herbe y pousse entre les marches des escaliers, sur les perrons des hôtels et jusque dans le marché aux chevaux.

Après une nuit passée à nous reposer de ce voyage précipité, nous montâmes dans une lourde voiture jaune qui rappela à Suzanne l’ancien omnibus du chemin de fer dans lequel nous avions promené Lisbeth. Vers le soir, la patache en question nous déposait sur la place d’un village où il y avait bien cinq maisons groupées autour d’une vieille église surmontée d’un clocher à bâtière, c’est-à-dire un toit de schiste à deux versants très-inclinés, assez semblable, en effet, à un bât de cheval ou de mulet.

Quelques femmes étaient venues pour réclamer leurs commissions au conducteur, sorte de messager rural ; on tira de la patache une quantité de choses étranges, des petits barils pleins d’huile, de vinaigre, de liquides variés, des sacs d’avoine ou de farine, des morceaux de viande fraîche enveloppés de feuilles de chou, des paniers vides, enfin un nombre prodigieux de colis hétéroclites, bien que je cherchasse vainement à découvrir l’endroit où ils avaient été précédemment cachés aux regards.

Quand tous les petits barils et les quartiers de