Page:Gréville - Suzanne Normis, roman d'un père, 1877.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
227
ROMAN D’UN PÈRE.

s’occuper de nous pour aller prendre des nouvelles de l’illustre blessé. Seul, M. de Lincy cherchait toujours, et cherchait d’autant mieux que, Suzanne lui ayant refusé de l’argent précisément au moment de notre fuite, il était fort mal en point.

Pierre me raconta ces nouvelles avec l’expression d’une satisfaction profonde, et conclut en disant : — Je ne voudrais pas dire que monsieur peut avoir eu la main malheureuse : je crois même qu’à la place de monsieur j’aurais fait le même choix ; — mais quand j’ai vu le gendre de monsieur aller à la messe avec un domestique pour lui porter son paroissien, je me suis dit que cela finirait mal.

Tout le monde était content, sauf Félicie qui trouvait le beurre détestable et qui se plaignait « du baragouin de ces femmes noires qui crient toujours ». Avec le temps elle finit par se faire au baragouin, mais elle ne put jamais s’accoutumer au beurre italien.