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SUZANNE NORMIS.

du plafond étaient encore garnies de leurs chapelets d’oignons conservés pour l’hiver ; me tendit son front que je baisai, et sourit à Lisbeth qui nous avait suivis…

— Ah ! la chère petite, s’écria la bonne cousine, pauvre petite sans mère, qu’elle a dû souffrir pour avoir ces yeux-là !

Et Lisbeth, cachant son visage dans son tablier, s’enfuit en étouffant un sanglot.

Suzanne ne pleurait pas :

— Nous serons bien ici, père, dit-elle. Je suis contente d’y être venue.

Je sortis en fermant la porte doucement. Je revins au bout d’un quart d’heure, elle était déjà endormie. Mais sur son doux visage la marque du soufflet se voyait encore en une ligne rouge. Je redescendis sur la pointe du pied, et j’allai retrouver Lisbeth.

— Eh bien ! vous ne dormez pas ? Votre chambre est pourtant prête aussi, dit-elle en me voyant entrer dans la laiterie où j’avais fini par la rejoindre, après l’avoir cherchée dans toute la maison.

— J’ai trop de choses à vous conter, répondis-je. Sommes-nous bien seuls ?

— Vous pouvez être tranquille. J’ai envoyé