Page:Gréville - Suzanne Normis, roman d'un père, 1877.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
SUZANNE NORMIS.

tons pour l’Italie. Je l’enlève, et s’il veut venir me la reprendre, je le tuerai !

Suzanne poussa un cri de joie, s’élança dans le vide pour m’embrasser, et ce fut le docteur qui la reçut dans ses bras, car cette fois elle était évanouie.


XXXI


Suzanne revint bientôt à elle ; en rencontrant mon regard, elle eut sur-le-champ le sentiment de la réalité.

— Est-ce bien vrai que tu m’emmènes ? fit-elle avec une expression déchirante d’angoisse et de prière.

— Oui, je t’emmène, pour toujours.

— Je ne le reverrai plus ?

— Jamais, en ce qui dépendra de moi ; jamais, au moins tant que je vivrai !

Elle ferma les yeux et respira longuement. Puis son doux regard plein de reconnaissance se porta de mon visage à celui du docteur.