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ROMAN D’UN PÈRE.

exprimait la rage la plus féroce. Au moment où j’arrivais en courant, il leva le bras, et Suzanne reçut sur le visage un soufflet de crocheteur.

Je bondis sur Lincy, mais il était plus jeune et plus alerte que moi, il se dégagea de mon étreinte, et toujours sans essuyer son visage décomposé, me serrant le bras comme dans un étau :

— Coups et sévices, me dit-il, mais pas en présence de témoins. Il faut deux témoins, beau-père, et vous ne m’y prendrez pas. Je la battrai la nuit !

Il me poussa brusquement, et pendant que je regagnais l’équilibre, il disparut.


XXX


Je regardai Suzanne. Elle n’était pas de celles qui s’évanouissent dans les grandes circonstances : son doux visage marbré avait pris une expression rigide ; ses lèvres tremblaient.

— J’aime encore mieux cela que ses caresses,