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ROMAN D’UN PÈRE.

XXIX


Quelques semaines s’écoulèrent ; les jours étaient déjà longs, le soleil était plus chaud, et pourtant Suzanne avait une toux nerveuse qui ressemblait à la phthisie.

À dix reprises, le docteur, consulté, nous avait assuré que cela passerait avec du calme et du bien-être moral. Ils en parlent bien à leur aise, les docteurs ! À quel prix pourrais-je assurer le calme et le bien-être moral à Suzanne ? Elle obtenait un repos relatif en satisfaisant aux exigences d’argent de son mari, toujours croissantes, mais qu’était ce repos dérisoire ? L’angoisse de la lutte ne torturait-elle pas, avant et après, ce pauvre cœur déchiré ?

Madame Gauthier était devenue ma plus précieuse consolation. Malgré la brusquerie de ses coups de boutoir, elle n’en était pas moins une excellente femme, et ses idées, autrefois si absolues, avaient subi des modifications essentielles