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ROMAN D’UN PÈRE.

fort ! Il s’est informé de la manière dont sont placés les capitaux de madame de Lincy.

— Eh bien ! ne sont-ils pas inaliénables ?

— Sans doute… et c’est bien cela qui l’irrite… J’ai appris, continua-t-il, que votre santé s’est raffermie ; vous sentez-vous en état de recevoir une violente commotion ?

— Il le faut bien, dis-je ; d’ailleurs, après ce que j’ai appris ces jours derniers… Qu’y a-t-il ?

Le notaire fouilla dans un tiroir de son coffre-fort, en tira une simple copie de lettre, et je lus ce qui suit :


« Mon cher persécuteur,

« En réponse à votre dernière lettre, je me vois forcé de vous révéler le véritable état des choses. Malgré les belles apparences, Lincy était fort hypothéqué, vous le savez mieux que personne. J’ai conclu un mariage qui ne m’assurait presque rien en fait d’avantages présents, mais qui m’offrait une fort belle position dans un délai que la mort prévue de mon beau-père devait rapprocher. »

Je regardai le notaire, qui me fit signe de continuer. J’obéis.

« Mon beau-père, au lieu de mourir, se porte