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ROMAN D’UN PÈRE.

gageant à demi des plis épais de l’étoffe, je vous dérange.

Maurice Vernex s’était levé en apercevant ma fille, et, la main sur le dossier d’une chaise, il attendait son arrêt.

— Pas du tout, dis-je, et M. Vernex n’aura garde de s’en aller comme il me paraît en avoir l’intention. Nous allons prendre une tasse de thé tous les trois ensemble.

J’étendais la main pour sonner, Suzanne me retint :

— J’ai déjà donné des ordres à Pierre, dit-elle, et j’ai apporté mon ouvrage. Est-ce que vous supportez les femmes qui font de la tapisserie, monsieur ? dit-elle en s’adressant à Maurice.

— Je les vénère, madem… Pardon, madame, reprit-il en s’inclinant devant elle. Je n’avais pas eu l’honneur de vous voir, ajouta-t-il en manière d’excuse, depuis l’événement qui…

— Qui m’a donné le nom de M. de Lincy ? fit-elle avec ce mélange de comique et de sérieux qui la rendait si amusante. Oh ! j’ai changé de nom, mais voilà tout !

Elle rougit soudain et se mit à fouiller activement dans son petit panier à ouvrage.