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SUZANNE NORMIS.

tout à ce théâtre. Je vous accompagnerai quand vous sortirez : j’ai la voiture à quatre places, puis-je vous mener quelque part ?

Mon gendre murmura quelques paroles vagues que je ne pus comprendre, et sortit : je ne puis dire qu’il frappa la porte en s’en allant, mais de la part d’un homme aussi bien élevé que M. de Lincy, le mouvement était d’une violence étonnante.

— Qu’y a-t-il ? dis-je à Suzanne lorsque le bruit d’une autre porte m’eut annoncé le départ définitif de mon gendre.

— Rien du tout, fit-elle avec un geste d’ennui. Des questions d’intérêt…

— D’intérêt ?

— Oui ; il a fait de mauvaises affaires, à ce qu’il paraît ; il a quelque chose à payer, et l’on veut de l’argent tout de suite…

— Qui ?

— Je n’en sais rien. Bah ! c’est toujours comme cela, et puis tout s’arrange.

— Ce n’est donc pas la première fois ? fis-je avec un mouvement d’effroi.

Suzanne me regarda de l’air de quelqu’un qui se reproche d’en avoir trop dit.

— C’est déjà arrivé une ou deux fois, dit-elle