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ROMAN D’UN PÈRE.

Elle me regardait d’un air si maussade que je ne terminai pas ma phrase.

— Monsieur peut se vanter d’avoir fait là un beau coup ! me dit-elle d’un ton grognon.

— Quel coup, ma bonne ? fis-je inquiet.

— En mariant notre pauvre ange de Suzanne avec ce monsieur-là ! Ah ! monsieur peut se dire qu’il n’a pas eu la main heureuse !

— Qu’y a-t-il donc, Félicie ? Au lieu de me faire des reproches, parlez franchement, cela vaudra mieux, allez !

— Eh bien, monsieur, voilà ce que c’est. M. de Lincy m’a donné mes huit jours !

Je restai stupéfait, Félicie avait vu naître Suzanne, elle avait alors quarante ans ; — la renvoyer à cette heure, c’était briser le reste de son existence.

— Cela ne se peut pas, fis-je machinalement, — vous vous êtes trompée.

— Ah bien oui ! Il m’a dit ce matin que je ne connaissais pas le service comme on le fait maintenant, et que madame avait besoin d’une jeune femme de chambre pour lui faire ses robes…

— Une jeune femme de chambre ne vous aurait pas empêchée de rester…