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SUZANNE NORMIS.

comme ça je puis envoyer mes servantes à la grand’messe. Cela leur fait tant de plaisir ! Et pour moi, je crois bien que le bon Dieu ne m’en gardera pas rancune !

Humble femme ! douce et généreuse nature ! je trouvai dans mon séjour auprès d’elle des ressources, des consolations que je n’avais jamais connues. Elle m’apprit combien une âme simple peut être grande, lorsque — de quelque nom qu’elle le nomme — elle a mis le devoir au-dessus de toutes choses.

Quand je la quittai, elle me fit promettre de revenir.

— Amenez la petite, me dit-elle, car Suzanne était restée la petite pour elle ; — je ne vous dis pas d’amener votre gendre, il n’aimerait peut-être pas notre genre de vie, — mais si une fois il va en voyage, venez avec Suzanne.

Je le lui promis, et je retournai chez moi plus calme que je n’aurais cru pouvoir l’être six semaines auparavant.