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ROMAN D’UN PÈRE.


XIX


Le lendemain se trouvait être un dimanche. Je descendis un peu tard, car je me sentais très-las de mon sommeil interrompu, et à ma grande surprise, je trouvai Suzanne tout habillée, le chapeau sur la tête, gantée de peau de Suède, qui m’attendait devant le plateau de café.

— Tu vas sortir ? lui dis-je, après l’avoir embrassée ; où peux-tu aller de si bonne heure ?

Elle regarda l’horloge qui marquait dix heures moins un quart, et en me servant à la hâte une tasse de café :

— À la messe, répondit-elle ; tu viens aussi ?

— Ma foi, répondis-je, pourquoi pas ?

Mon gendre qui entrait en ce moment-là, toujours irréprochable, vêtu de frais, en drap d’été gris-perle, leva sur moi des yeux plus surpris que satisfaits.

— Eh bien, ma chère, dit-il, êtes-vous prête ?