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ROMAN D’UN PÈRE.

bule Maurice Vernex qui arrivait de province, et qui venait me rendre visite. Sa figure sympathique était justement une de celles que j’avais besoin de voir ; je le fis remonter, et nous nous mîmes à causer.

— Tant pis ! me dit-il au bout d’une demi-heure de conversation de plus en plus intime. Je peux bien vous le dire, vous ne me fermerez pas votre maison pour cela, je suppose ! Et puis, à qui le dirais-je si ce n’est à vous ! Je regrette que vous ayez marié mademoiselle Suzanne ! Me voici riche !… — je m’aperçus alors qu’il était en deuil, — et je vous assure que j’aurais été un gendre bien aimable !

Il riait, mais certain mouvement nerveux de sa main sur ses genoux me prouva qu’il ne parlait pas tout à fait à la légère. Je pris cependant la chose comme une plaisanterie.

— J’aurais été charmé de vous avoir pour gendre, lui dis-je, et je regrette fort de n’avoir pas une autre fille ; mais j’espère aussi que M. de Lincy sera aussi un gendre aimable, et que ma fille sera heureuse avec lui.

— Dieu le veuille ! répliqua-t-il avec une ombre de tristesse. Je le souhaite de tout mon cœur !