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ROMAN D’UN PÈRE.

fille… vous savez que je l’ai élevée depuis sa plus tendre enfance…

M. de Lincy fit un signe de tête et continua à me regarder d’un air inquiet.

— Je vous prie donc de consentir à ce qu’elle continue à vivre près de moi, et, à cette fin, je vous offre le premier étage de mon hôtel, me réservant seulement le rez-de-chaussée.

— C’est trop de bonté, vraiment, cher monsieur, me dit mon futur gendre avec une grande affabilité ; nous craindrions de beaucoup vous gêner…

— Suzanne ne peut pas me gêner, repris-je avec vivacité, et son mari, continuai-je en faisant un violent effort, son mari ne peut pas me gêner non plus.

— Eh bien, dit-il, c’est entendu ; vous savez toutefois que nous passerons tous les ans quelques mois à ma terre de Lincy… Là, je n’ai pas besoin de vous dire que vous serez le bienvenu, et au retour…

— Vous vous installerez chez moi, interrompis-je avec joie.

— C’est entendu, fit mon futur gendre.

Je le quittai en toute hâte, et je rentrai chez