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de ceux qui m’entendent, raconter ce qui s’est passé de notre temps dans la maison d’un usurier ; écoutez ce récit dont la plupart d’entre vous reconnaîtront sans doute la vérité.

Il y avait dans cette ville un homme dont je tairai le nom, pour ne pas mettre en scène celui qui n’est plus ; son industrie était l’usure, et ce misérable trafic des intérêts ; possédé de la soif de l’or, il dépensait pour lui-même avec parcimonie (car c’est ainsi que sont les avares), prenant une nourriture insuffisante, ne changeant ses vêtements ni pour leur vétusté ni selon ses besoins, ne fournissant pas à ses enfants le nécessaire même, ne prenant pas de bains, tant il craignait d’avoir à payer trois oboles, et s’ingéniant de mille manières pour augmenter la somme de ses écus. Il ne trouvait point de gardien